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Voiture à hydrogène : quelles marques choisir pour rouler vert ?

En Norvège, le paysage a radicalement changé : le nombre de stations hydrogène a doublé en moins de trois ans, tandis que l’Europe ne compte que cinq modèles officiellement distribués. Dans le même temps, un constructeur japonais dévoile un SUV capable de relier Paris à Berlin sans ravitaillement. Au salon de Tokyo, ce n’est plus la voiture électrique qui attire la foule, mais un prototype dont le réservoir se remplit en cinq minutes.

Entre calendrier industriel mouvant et promesses d’autonomie record, la situation se clarifie pour certains acteurs, tandis qu’elle se complique pour d’autres. Choisir un modèle pour 2025 s’annonce comme une équation mêlant disponibilité réelle, réseau de recharge et ambitions environnementales.

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Voiture à hydrogène en 2025 : où en est réellement l’offre ?

Sur le marché européen, la voiture hydrogène reste une rareté. Les pionniers se maintiennent, mais seuls quelques nouveaux venus tentent d’ouvrir la voie. Les chiffres sont sans appel : moins de 2 000 véhicules hydrogène en circulation en France, la plupart intégrés à des flottes professionnelles. Pour le grand public, l’offre demeure mince, freinée par des défis logistiques et des coûts élevés.

Station de recharge hydrogène
Déploiement timide des stations de recharge hydrogène en France.

Le principal obstacle reste, sans surprise, le réseau de stations de recharge hydrogène. Moins de soixante points d’avitaillement couvrent le territoire, souvent réservés à un usage professionnel ou à des expérimentations locales. L’expansion se fait à petits pas. Sans infrastructures, l’autonomie promise par la pile à combustible demeure pour la plupart un argument de brochure. Les modèles actuels annoncent entre 500 et 700 kilomètres, mais encore faut-il pouvoir accéder à une station sur sa route.

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L’étiquette du prix d’une voiture hydrogène refroidit aussi bien des ardeurs : comptez entre 65 000 et 80 000 euros pour un modèle neuf, bonus non déduit.

Voici quelques facteurs qui expliquent ces tarifs élevés :

  • La production de hydrogène reste coûteuse, car majoritairement “grise” ou “bleue”
  • La pile à combustible hydrogène poursuit sa maturation technologique
  • Les volumes de production restent faibles

Les constructeurs multiplient les annonces : production d’hydrogène plus verte, extension du maillage des stations, réduction des coûts pour démocratiser le véhicule hydrogène. En 2025 cependant, l’offre demeure sous tension, tiraillée entre ambitions industrielles et réalité des infrastructures.

Quelles marques misent sur l’hydrogène pour une mobilité plus verte ?

Sur le créneau de la voiture hydrogène, chaque constructeur joue sa partition. Toyota mène la danse avec la Toyota Mirai, une berline à la réputation bien établie. Le géant japonais n’a pas attendu de voir fleurir les ZFE pour miser sur la pile à combustible. Son offensive est mondiale : la hydrogène Toyota Mirai roule déjà sur les routes françaises depuis 2018, et la deuxième génération dépasse désormais les 600 kilomètres d’autonomie réelle.

En face, Hyundai impose son Hyundai Nexo, un SUV sobre et performant, taillé autant pour la ville que pour la route. Le coréen cible clairement l’Europe, multipliant partenariats et initiatives. Honda a tenté sa chance avec la Clarity Fuel Cell, mais le constructeur a choisi de se retirer de ce marché sur le continent.

Côté européen, la riposte s’organise. Renault affiche ouvertement ses ambitions avec des utilitaires à hydrogène comme le Kangoo Z.E. Hydrogen et le Master Z.E. Hydrogen. Peugeot, Citroën et Opel investissent aussi le segment utilitaire avec des modèles à pile à combustible, répondant aux besoins des professionnels. Le haut de gamme s’invite dans la course : BMW expérimente le iX5 Hydrogène en série limitée, tandis que le français Hopium promet la Machina, une berline premium qui ambitionne de lier hydrogène, performance et élégance.

Ce nouvel élan de l’automobile propre s’appuie aussi sur des start-up innovantes : NAmx développe un SUV à cartouches amovibles, façon de contourner la pénurie de stations de recharge hydrogène et d’ouvrir de nouveaux usages pour rouler vert.

Modèles disponibles et à venir : tour d’horizon des choix pour les conducteurs

Si le marché de la voiture hydrogène reste étroit, l’offre s’étoffe peu à peu, portée par des constructeurs qui croient dans ce pari. Aujourd’hui, deux modèles dominent : la Toyota Mirai et le Hyundai Nexo. La première, berline à la ligne discrète, offre près de 650 kilomètres d’autonomie. Le second, un SUV familial, séduit par sa polyvalence et ses qualités en ville comme sur route. Mais ces véhicules affichent encore des prix élevés, entre 60 000 et 80 000 euros. Le bonus écologique français permet de réduire la note, mais le faible nombre de stations de recharge hydrogène limite la demande.

Pour les utilitaires, plusieurs options s’offrent aux professionnels :

  • Renault met à disposition le Kangoo Z.E. Hydrogen et le Master Z.E. Hydrogen, pensés pour les flottes et la logistique urbaine.
  • Peugeot, Citroën et Opel proposent respectivement l’E-Expert Hydrogen, l’Ë-Jumpy Hydrogen et le Vivaro-e Hydrogen, des fourgons compacts adaptés aux usages professionnels.

En vitrine de l’innovation, la Hopium Machina promet pour 2025 une berline française à la fois puissante et raffinée. BMW expérimente déjà son iX5 Hydrogène en édition limitée. NAmx mise sur le HUV, un SUV à cartouches amovibles, pour dépasser le blocage des infrastructures de recharge.

Sur le segment des véhicules lourds, bus et camions à pile à combustible s’installent dans certaines flottes pionnières, annonçant une transformation profonde des transports collectifs et de la logistique urbaine. La voiture hydrogène n’a pas encore séduit le grand public, mais les perspectives s’élargissent à mesure que l’écosystème industriel et les infrastructures progressent.

voiture hydrogène

Hydrogène : promesses, défis et perspectives pour l’automobiliste de demain

La voiture hydrogène porte la promesse d’une mobilité sans émissions de CO2 à l’échappement. Le moteur à pile à combustible alimenté en hydrogène vert ne rejette que de la vapeur d’eau. Pourtant, la conversion de la production mondiale vers un hydrogène propre se heurte à de nombreux obstacles. Aujourd’hui, la majorité de l’hydrogène reste issue de procédés fossiles, produisant du hydrogène gris ou bleu. L’essor de l’électrolyse alimentée par des énergies renouvelables est indispensable pour garantir une empreinte carbone réellement neutre.

Le rendement énergétique soulève aussi des questions : convertir l’électricité en hydrogène, puis la restituer sous forme d’électricité dans la voiture, implique des pertes supérieures à celles d’une batterie lithium-ion classique. Pourtant, sur les longs trajets et pour certains usages intensifs, l’autonomie et la rapidité de recharge des modèles hydrogène restent des atouts solides.

La question des infrastructures reste décisive. Moins de 50 stations de recharge hydrogène accessibles au public en France : le déploiement massif conditionnera toute généralisation du véhicule en ZFE-M et ailleurs.

Les pouvoirs publics misent sur le bonus écologique et des avantages fiscaux pour accélérer la mutation. Avant de choisir, il faut peser les usages, les contraintes, la provenance du carburant et comparer à la voiture électrique batterie. Cette filière jeune cherche encore son équilibre entre innovation technique, sobriété énergétique et contraintes industrielles.

Dernière station, dernier choix : l’hydrogène trace sa route, entre pari d’ingénieurs et promesse de mobilité décarbonée. À chacun de décider sur quelle voie rouler demain.

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